Le cerf est un herbivore, de plusieurs sous‑espèces : le plus connu est le cerf elaphe. D’autres moins connus comme le cerf aboyeur (muntjac indien ou sambar ou cerf cochon), le « cerf de Bactriane », le « cerf du Turkestan », le « cerf rouge du Turkestan » ou le « cerf élaphe du Turkestan ». Il vit dans l'hémisphère Nord au sein des forêts tempérées d’Europe, d’Afrique du Nord, d’Asie occidentale et d'Amérique.
Le cerf élaphe est élancé et peut atteindre plus de 2m de long, 1,50 m de haut et peser jusqu’à 300 kgs. Ils peuvent perdre 15 % de leur poids selon la saison. L'espèce est grégaire et se regroupe en hardes. La femelle n’a pas de bois, c’est la « biche » ; et le petit est le faon (jusqu’à 4 mois), d’un pelage tacheté de blanc. Le rut, marqué par le cri rauque et retentissant du mâle (le brame) intervient à la fin de l'été ou début de l'automne, et dure env. un mois. Le cerf est une espèce crépusculaire et nocturne (ou qui l'est devenue en s'adaptant à la pression de chasse, comme elle est probablement devenue forestière tout en étant plus adaptée aux milieux semi‑ouverts ou ouverts).
Les principales menaces :
- La fragmentation : déplacements sur de longues distances freinés causant des malformations génétiques (compensée par des ecoducs ou corridors biologiques). Disparition des milieux en Asie (déforestation).
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Médecine traditionnelle : en Asie
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Concurrence avec le bétail : en Asie
- L’ appauvrissement génétique : en l'absence de leurs prédateurs naturels (les loups), dans certaines régions d’Europe, les cerfs se déplacent moins et sont moins musclés. Leur sédentarisation les rend vulnérables aux anomalies génétiques, plus sensibles aux parasites et échappent aux processus de sélection naturelle
- La consanguinité, notamment causée par certaines réintroductions
- Les maladies : agravées par la promiscuité, l’appauvrissement génétique, l'absence de pression sélective par prédation naturelle, (ex : maladie de Lyme, CWD…). Le saturnisme, lié aux plombs dans le sol ou autres extractions de métaux lourds (ex : Espagne)
- Le dérangement et les déplacements forcés : avec les activités anthropiques ou lors de la chasse (à courre notamment), sont des sources importantes de stress pour ces animaux. En captivité, les transports aux abattoirs sont une grande source de stress (morsures)
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Une densité trop importante : facteur de stress, de combats plus meurtriers lors des ruts, un appauvrissement des milieux (en Europe de l’ouest)
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L’élevage, le braconnage, la chasse aux trophées : introduit et élevé pour sa viande dans certains pays, où il est aujourd'hui invasif (ex : Nouvelle‑Zélande). Au XIXe siècle, le cerf élaphe, très chassé pour sa viande, avait disparu de la plupart des massifs forestiers
En France, à la suite de la disparition de ses prédateurs naturels et depuis l'instauration des plans de chasse, la population est en augmentation continue : de 40 000 en 1983 à plus 180 000 en 2020, dont 37 000 en France. Ils n’y sont donc pas menacés comme en Grèce, où il est en danger critique d'extinction ou sur d’autres continents, comme en Asie par exemple, le cerf sambar, classé vulnérable.
La densité importante représente un fléau pour l’équilibre des forêts (ex : PN Cévennes). Une gestion « saine » des effectifs exigerait un effectif plus réduit en Europe mais il faudrait aussi tuer de préférence des individus déficients, comme le feraient les carnassiers dans la nature. Mais, la plupart des chasseurs choisissent un plus gros cerf pour la quantité de viande et la beauté des bois. De même, on a montré que le nourrissage (agrainage) a aussi des effets négatifs : attirer un nombre important d'individus au même endroit. La solution serait donc plutôt dans l’omniprésence des prédateurs naturels sur les territoires, comme le loup, ce qui demande une cohabitation sereine avec celui‑ci (ex : PN Yellowstone).
Équilibrons naturellement nos forets pour que les cerfs y vivent paisiblement