Le renard (appelé parfois goupil) est un canidé dont les caractéristiques varient selon les espèces : le plus commun étant le renard roux, puis le renard polaire, nain, véloce, le fennec, gris, pâle, du Cap, de Darwin (Chili), du désert austral… Il mesure autour de 40 cm pour env. 7 kg. Le regard arctique est plus petit, natif d’Islande, il vit dans les régions arctiques. Il présente un dimorphisme saisonnier. Sa fourrure blanche en hiver lui permet de mieux se fondre dans le décor neigeux et en été, son pelage est brun foncé. Les renards ont une queue touffue très longue, duveteuse, qui lui sert de balancier et lui permet de résister aux basses température (‑45°C). Solitaire, timide, opportuniste, il s’adapte aux milieux, devient plutôt nocturne s’il est dérangé et a un régime alimentaire varié : rongeurs, lapins, pêche parfois, insectes et même des déchets humains ! Ainsi, à l’inverse du sanglier, chevreuil, blaireau ou du cerf, il ne cause aucun dommage aux cultures. Le renard arctique s’approvisionne aussi sur les carcasses de phoques et de rennes.
Le renard est un personnage symbolique qui représente l'intelligence et surtout la ruse. Grâce au Petit prince, il est surtout le symbole de la liberté sauvage face à l’apprivoisement. Des contes aux légendes : flatteur, fourbe et sournois, ce qui lui a valu d’être si honni et pourchassé. Aujourd'hui, à peu près débarrassé de ses prédateurs naturels que sont le lynx et le loup, l'homme est sa crainte essentielle. Voici les menaces qui pèsent sur lui :
- la fragmentation de l’habitat : causant des accidents avec les voitures
- le réchauffement climatique : fait reculer le renard arctique au profit du renard roux. La migration des oiseaux le prive de certaines ressources.
- la chasse : par les tirs, la chasse à l’arc, le piégeage, le déterrage (effectué en période de reproduction) l’enfumage. Près d’ 1 million de renards tués chaque année en France !
- l’élevage de fourrure : en 1900, sa fourrure était l'une des fourrures des plus demandées après le vison. Encore aujourd’hui, des renards sont élevés dans des "fermes" pour leur fourrure, passant leur vie dans des cages, s'automutilant et présentant de nombreux signes de stress.
- le conflit avec l’homme : dégâts occasionnés, concurrence avec les chasseurs, « voleur de poules »…
- le tourisme menace le renard polaire surtout, à cause du nombre de randonneurs qui approchent les terriers et dérangent la période d’allaitement des petits (mai‑juillet).
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les chiens domestiques : blessures mortelles, dérangements, stress…
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les maladies : vecteurs de l’échinococcose alvéolaire (par la salive ou les excréments) - seulement dizaines de cas chaque année en France
L’introduction de renards (ex. Australie) contribue à la disparition de plusieurs espèces dans ce pays. Tandis que certains renards sont classés en danger par l’UICN, comme le renard de Darwin. Le renard polaire est bon, à l'exception de la Scandinavie, mais perd du terrain. Quant au renard roux, c’est une sous‑espèce résiliente et résistante, qui a pu s'adapter et prospérer dans les zones agricoles et urbaines. Il n’y a guère de surpopulation de renards car elle se régule d’elle‑même, en fonction des proies disponibles.
Le renard a toujours une image de « nuisible », même s’il n’est plus classé comme cela mais dans la catégorie “susceptible d’occasionner des dégâts”. Le renard n’est un danger ni pour la santé ni pour la sécurité publique. Face à certaines maladies, certains renards se sont adaptés et se débarrassent de leurs parasites externes (bain). Ils ont même éradiqué certaines maladies comme la rage. Ils nettoient les charognes et régulent la faune en éliminant les individus malades ou inadaptés. Le renard est certes un mangeur de poules et de lièvres, mais il rend de grands services aux agriculteurs et paysans et à toute la chaîne alimentaire : régulation de reptiles, grenouilles et ratons laveurs, de rongeurs en campagne : campagnols, mulots, rats... qu’ils consomment par milliers chaque année. Cela permet de limiter les dégâts que font ces rongeurs aux récoltes, de lutter contre la maladie de Lyme en consommant les rongeurs sur lesquels vivent les tiques, et de limiter leur nombre de contaminés en réduisant leurs déplacements (économie estimée à 3000 € / an).
Pour l’observation du renard polaire, il faudra à donc attendre fin juillet et limiter l’observation des terriers à 5 min., ou de loin à la jumelle. Le renard arctique est une espèce ingénieur, comme le castor car il crée des « oasis de nature ». Chaque tanière est surplombée et entourée d’une tache de végétation plus luxuriante qu’aux alentours (ex : PN Wapusk, visibles d’avion). Le sol y reçoit plus d’excréments, d’urine riches en nutriments, plus la décomposition de restes des proies qui enrichissent aussi le milieu (+ azote et phosphore). Cet effet positif persiste plus d’un an après.
Pour une meilleure cohabitation, il suffit ainsi de fabriquer un poulailler résistant à ses manœuvres habiles. Pour éviter les accidents de routes, il faut multiplier les ecoducs; en milieu sauvage, être attentif à ses chiens pour éviter les morsures sur les renards et protéger les chiens des parasites. Certaines règlementations difficiles à contrôler ont été mises en place par l’Union européenne, le Canada et la Russie pour limiter le piégeage ou la saison de chasse des renards roux. Dans certaines régions du nord de l'Europe, des programmes autorisent la chasse du renard roux dans les anciennes zones de peuplement des renards polaires.
Protégeons le renard, régulateur des écosystèmes